Mirebalais – Édito
À Mirebalais, la frontière entre le vrai et le semblant s’élargit chaque jour un peu plus. Les discours officiels, les promesses politiques et les rumeurs s’entremêlent, au point de brouiller la perception des faits. Pourtant, les réponses aux crises actuelles ne se trouvent pas dans les grandes déclarations, mais dans les détails, là où se cache souvent la vérité.
Replacer les déplacés
La question des déplacés est au cœur des préoccupations. Des centaines de familles espèrent un retour rapide dans leurs demeures, ou ce qu’il en reste. Mais une interrogation persiste : qui assumera la responsabilité de ce retour ?
L’État, déjà fragilisé ? Des groupes d’autodéfense qui se proclament protecteurs ? Ou d’autres acteurs qui cherchent à tirer profit de la situation ?
Pour l’instant, aucune réponse concrète. Chacun tente de s’imposer, de paraître plus habile ou plus légitime que l’autre. Mais cette logique du « chacun pour soi » ne fait qu’accentuer les clivages, laissant les déplacés dans l’incertitude et l’abandon.
Le pouvoir de l’intoxication
Dans ce contexte, la vérité devient une denrée rare. Elle est modelée, conditionnée, utilisée selon les intérêts de ceux qui la diffusent. L’intoxication s’installe comme une arme politique, brouillant davantage les pistes et éloignant la population des solutions concrètes.
Un jour, pourtant, il faudra refaire les comptes. Additionner les pertes humaines et matérielles, mesurer les dégâts sociaux et politiques, puis soustraire les illusions entretenues par les discours. Ce calcul, aussi douloureux qu’inévitable, sera la seule manière d’aboutir à une solution durable.
À Mirebalais comme ailleurs, le temps des faux-semblants doit céder la place à celui des décisions claires. Car derrière chaque discours, il y a des vies en suspens.
0 Commentaires